Une bourse du travail à Rouen: vie et mort
Mémoires du Mouvement Ouvrier
Une bourse du travail à Rouen
Avril 1902
Le journal de Rouen[1] nous apprend que « l’on abat actuellement les vieilles maisons qui forment le coté ouest de la place. La nouvelle Bourse du travail s’élèvera ici. Cette façade a l’air d’un arc de triomphe percé d’une rangée de fenêtres.
Sous la voûte, un ensemble de sculptures. En arrière d’un groupe principal , passe vu à mi-corps tout un défilé de travailleurs en tenu pittoresque d’atelier : forgerons, menuisiers, tailleurs de pierres, maçons, débardeurs, charpentiers, ouvriers des quais et manufactures. . . la façade fait 16 mètres de haut, pour 16 mètres de large.
14-07-1903
C’est ce jour que la municipalité de Rouen a choisi pour l’inauguration de la nouvelle Bourse du travail. (Voir journal de Rouen qui reproduit les positions des syndicalistes révolutionnaires)
Pendant plusieurs décennies, cette bourse du travail sera le lieu où convergeront les grévistes. Peintres, comme ici en 1904, ouvrières du textile en 1919, ou dockers…Ils y tiendront leurs assemblées. C’est aussi de là que s’organiseront les convergences, les soutiens. A 2 pas des usines textiles de St Sever, mais aussi en plein cœur de Rouen
Sur la gauche la Halle aux Toiles
L’incendie des 9, 10 et 11 juin 1940 qui a détruit le cœur de Rouen et en particulier le pourtour de la Halle aux toiles, quartier où se trouvait la bourse du travail de Rouen, cet incendie a épargné la Bourse du travail.
Les bombardements des 26 et 27 août 1944 qui détruisent à nouveau ce quartier, épargnent à nouveau ce lieu. (Fond Lafond- Journal de Rouen 10F1 Archives départementales de Seine Maritime)
Mais en septembre 1948 celle-ci est démolie et les syndicats ne purent se mettre d’accord pour la reconstruction d’une maison commune. C’est la fin de l’existence à Rouen d’une bourse du travail.
La scission et la division syndicale ont réussi ce que ni l’incendie, ni les bombardements n’avaient pu détruire.